1968 : Les premiers mois de l’année sont mis à profit pour assembler les douze premiers exemplaires de présérie, qui seront les seuls à être réalisés dans les ateliers de la S.E.A.B. Ils seront équipés du moteur de la Dyane 6 présentée au salon de 1967, et propulsée par le 602 cm3 développant 28 ch. Les huit exemplaires présentés à la presse font partie de ce lot.
Mai 68
Les événements qui occupent la France en ce mois de mai perturberont quelque peu le calendrier prévu. Les voitures de présérie acheminées vers Deauville le seront à la derniére minute, la peinture, différente pour chacune d’entre-elles, à peine séche.
Le 16 mai 1968 a lieu la présentation officielle de la Méhari à la presse automobile, réunie pour l’occasion sur le golf de Deauville.
Une vingtaine de mannequins de l’agence Catherine-Harlé défilent sur la pelouse du terrain de golf, à bord de huit des douze voitures de présérie. (quatre sont " en réserve "). Huit autres modéles de présérie seront encore assemblés dans les locaux de la S.E.A.B., portant le total des véhicules de présérie à vingt voitures.
Jacques Wolgensinger, directeur des relations publiques et de la communication de Citrön, organisera cette journée comme un grand show médiatique. Ceci est d’autant plus surprenant que la voiture dépend du département véhicules utilitaires de la marque.
Chaque véhicule, peint dans une teinte couleur différente, présente une utilisation originale de la Méhari, les mannequins étant habillés en rapport avec le sujet. Les teintes proposées ne seront pas toutes retenues pour le catalogue.
La jaune pour le golf. Aprés tout, on est sur le terrain de Deauville. Sacs et clubs à bord
La bleue, équipée d’un gyrophare, pour les services de sécurité. Les jeunes femmes sont " armées " et accompagnées de chiens.
La grise, décorée de fleurs, pour les babas cool et les loisirs. Robes à fleurs, bottes et guitare pour les filles.
La rouge, version pompiers, est équipée d’un gyrophare orange et d’extincteurs.
La beige, pour aller à la chasse est, elle, équipée d’une plaque de désensablement et d’une pelle sur le côté gauche.
La verte, chargée de foin, pour la ferme.
La turquoise, dont les occupantes fort courageuses sont en maillot de bain pour aller à la plage. Ballons et parasol sont de la partie.
La blanche, enfin, est quant à elle chargée de petites cages contenant chacune un lapin blanc, qui sera offert à chaque journaliste à la fin de la journée.
Ces véhicules de présérie se distinguent de la production définitive par quelques différences :
Les clignotants avant, rectangulaires, sont placés sous les optiques de
phares.
Les clignotants arriére sont placés entre les petits ailerons latéraux.
Les feux arriére proviennent d’une 2 CV.
Les siéges avant, moulés en ABS, ont un dossier réglable commun.
Les roues sont garnies d’enjoliveurs.
Un pare-soleil pour le conducteur ainsi qu’un rétroviseur intérieur.
Une roue de secours placée verticalement à gauche, derriére le
conducteur.
La plaque d’immatriculation arriére est placée sous le hayon.
Le 8 juillet 1968, la demande d’homologation est introduite auprés du service des Mines, le procés-verbal d’homologation étant, quant à lui, daté du 6 Aout 1968.
La production peut alors commencer. La société d’Exploitation Nouvelle d’Automobile et de Carrosserie (E.N.A.C.), située à Bezons en région parisienne, déj à chargée par Citrön de la fabrication des 2 CV camionnettes, est désignée pour la mise en production des 2500 premiers exemplaires.
L’appellation commerciale définitive sera " Dyane 6 Méhari " et lors de la commercialisation, au salon de Paris en automne 1968, la puissance du moteur sera portée à 33 ch., tant pour la Dyane que pour la Méhari. Le véhicule est rattaché à la gamme Dyane, alors qu’il est construit sur base de camionnette AK, et non de Dyane.